Description
La sclérotiniose est l’une des maladies principales du colza. Elle apparaît surtout lors de printemps doux et humides. Sa fréquence se limite à deux ou trois années sur dix, mais sa nuisibilité se révèle importante, avec des pertes de rendement supérieures à 10 q/ha.
Symptômes
Les symptômes peuvent déjà s’observer à la fin de l'hiver ou à la reprise de végétation, sur les feuilles de la rosette : celles-ci deviennent molles et translucides et se recouvrent d'amas mycéliens blancs le long du pétiole. Ce sont des sclérotes en formation, la forme de conservation hivernale du champignon.
Au printemps, les feuilles en contact avec le sol sont susceptibles d'être infectées et au collet de certaines plantes, un amas mycélien blanc peut témoigner d'une attaque au niveau des racines.
Sur les feuilles, une pourriture grise se développe autour d’un pétale. Lorsque les feuilles sont entièrement contaminées, elles pendent le long de la tige et se dessèchent.
Les tiges, quant à elles, présentent des taches blanches-grises circulaires qui progressent à partir de l’aisselle des feuilles. Cette nécrose interrompt la circulation de la sève et la partie supérieure de la plante échaude.
Les siliques peuvent également être touchées : elles blanchissent et se dessèchent, avec éventuellement une formation de sclérotes
Nuisibilité
En cas d’attaque sur les hampes principales, les dégâts peuvent atteindre, voire dépasser 15 q/ha.
Ces pertes de rendement résultent principalement d'un échaudage qui provoque une réduction du poids de mille grains et un égrenage plus ou moins important selon l’intensité de l’attaque.
Cycle
Le champignon Sclerotinia sclerotiorum se conserve sur et dans le sol sous forme de sclérotes, des amas de mycélium. Ces sclérotes sont capables soit de germer directement sous forme mycélienne, soit de donner naissance à des fructifications appelées apothécies. Ainsi, au printemps, si la température est supérieure à 5°C et l’humidité élevée pendant 10 jours environ, on peut voir apparaître ces apothécies, des bouquets de petits disques beiges au ras du sol qui libèrent des spores dans l’atmosphère. Chaque apothécie peut expulser en quelques jours entre 2 et 30 millions d’ascospores. Véhiculées par les courants d’air, elles atteignent tous les étages foliaires de la culture, sur la parcelle et les parcelles voisines.
Ces spores vont alors contaminer les pétales qui, en tombant, se fixent sur les feuilles et permettent au mycélium de coloniser le limbe de la feuille puis le pétiole, et enfin la tige. Des sclérotes, qui se forment dans les tissus contaminés, vont ensuite tomber au sol à la récolte et s’y conserver pendant 6 à 10 ans. Un nouveau cycle d’épidémie est prêt à repartir.